On entend souvent des histoires d’horreur de simple citoyen, qui par des subterfuges de fraudeurs, se font dérober leur identité pour l’achat de bien, pour l’émission d’une carte de crédit et même procéder à la vente de leur propre maison. La fraude la plus fréquente concernant les crimes identitaires s’appelle l’usurpation d’identité. On parle d’usurpation lorsque l’identité d’une personne vivante est subtilisée. S’il s’agit d’une personne décédée, on parle plutôt d’un vol d’identité.
Que font-ils avec l’identité d’une autre personne?
Les fraudeurs commencent leur crime par la collecte d’information personnelle sur la future victime. D’abord, il s’agit de compiler de l’information de base que l’on peut généralement retrouver sur une carte d’affaires ou dans un bottin téléphonique (prénom, nom, adresse postale et numéro de téléphone). Ensuite ils s’attaquent surtout aux informations personnelles sensibles comme la date de naissance, le numéro d’assurance sociale, le numéro de carte de crédit et son mot de passe.
Avec ces informations, les escrocs peuvent procéder à plusieurs types de transactions comme l’ouverture d’un compte bancaire, l’obtention d’un prêt ou l’achat de lignes téléphoniques, sans évidemment ne jamais les rembourser. Mais les fraudeurs vont beaucoup plus loin : ils réussissent à se faire émettre une carte bancaire et à vider le compte du titulaire, s’approprier les diplômes de l’usurpée, son permis de conduire et vont jusqu’à détourner les indemnités émises au nom de la personne, en changeant son adresse postale. Et quitte souvent sans demander leur reste, laissant l’usurpée avec la tâche gigantesque de toute réparer.
Comment procèdent-ils?
Ce crime peut se faire de 4 façons classiques:
- lors du vol de vos biens (portefeuille, sac à main, cambriolage)
- lors de vol de boîtes aux lettres
- ou encore par la fouille des poubelles (où ils découvrent vos relevés financiers, comptes de cartes de crédit, factures, propositions de cartes de crédit, même des chèques tirées de vos cartes de crédit)
Mais de plus en plus on peut usurper votre identité électroniquement de plusieurs façons :
- Suite à l’installation de virus informatique qui enregistre vos frappes ou d’autres qui permettent de s’introduire dans votre ordinateur et voler des informations personnelles sur votre disque dur.
- En volant vos informations sensibles dans un endroit public par l’entremise du réseau WiFi non sécurisé.
- Par de l’hameçonnage (fishing), en répondant à un courriel prétendument envoyé par une compagnie légitime qui nous demande de leur envoyer des informations sensibles.
- En copiant votre carte de débit ou de crédit lors d’une transaction et votre mot de passe.
Et comment éviter ce piège?
Pour le vol classique surtout ceux des poubelles, habituez-vous à déchiqueter tout papier portant des informations sensibles. Pour les 4 façons de frauder électroniquement, il faut rester sur vos gardes.
- Pour les virus informatiques, nous en avons parlé la semaine dernière, ne jamais cliquer sur un courriel suspect, garder votre antivirus à jour et ayez les dernières versions de vos logiciels.
- Lorsque vous naviguez sur Internet dans des endroits publics, même si la connexion vous semble sécuriser, ne jamais entrer des informations sensibles comme un numéro de carte de crédit. Attendez d’être chez vous pour le faire.
- Que dire sur l’hameçonnage, sinon de vous tenir loin de toutes demandes louches reçues dans un courriel vous demandant des informations personnelles.
- Finalement, soyez très prudent lorsque vous utilisez votre carte bancaire dans les commerces. Ne laissez jamais personne partir avec votre carte. Protégez votre NIP. Et si l’endroit vous semble suspect, payez comptant.
Et que faire quand j’ai été une victime?
Je me suis fait usurper mon identité à quelques reprises. La première fois on a utilisé ma carte de crédit pour payer 3 000$ de tuning d’auto de course et la deuxième fois, on a acheté un cellulaire à mon nom et effectué en quelques jours plusieurs centaines de dollars d’interurbain en Asie. Les deux fois, j’ai dû porter plainte à la police afin de me libérer de ces dettes auprès des compagnies de crédit.
Depuis j’ai contacté les firmes de dossier de crédit comme Equifax pour obliger toutes entreprises recevant une demande de ma part (légitime ou non) à ce que je les contacte à partir de mon téléphone personnel. De cette façon, plus personne ne peut commander une carte de crédit, un cellulaire ou un prêt sans que cette demande provienne de mon propre téléphone. Des façons simples de procéder, où le gros bon sens a toujours sa place.