Ces métaux précieux sont surtout utilisés dans les produits de haute technologie, et devenus des métaux stratégiques essentiels à la survie de cette industrie.
Plus coûteux que rares
Malgré leur appellation, ces métaux ne sont pas rares, mais assez répandus sur l’ensemble du globe. Mais leur concentration est relativement petite à l’intérieur d’autres métaux, ce qui rend leur exploitation minière non rentable. En plus, leur production est très polluante puisque vous devez extraire des milliers de tonnes de minerais pour quelques onces de terres rares (une concentration de 1 %). On devrait plutôt les appeler des métaux stratégiques parce qu’ils sont stratégiques pour plusieurs industries de haute technologie. Le premier métal rare, l’yttrium a fait son apparition dans les années 40 pour entrer dans la fabrication des tubes cathodiques des écrans de télévision couleur. La terre rare appelée lanthanide est aussi utilisée depuis longtemps comme pierre à briquet.
Production mondiale chinoise
Puisque ces minerais coûtent cher à extraire, la plupart des mines dans les pays développés ont été fermées au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, 97 % de ces terres rares sont produites en Chine, à cause des coûts très bas de productions dans ce pays. Mais d’un autre côté, les Chinois détiennent le contrôle de la matière première, leur donnant un avantage très concurrentiel sur le marché mondial, d’autant plus qu’ils consomment plus de 50 % de ce qu’ils produisent. Les Chinois ont commencé à limiter leur exportation du fait de la pollution qu’elle génère, aussi parce que leur réserve diminue à vue d’œil et que leur demande interne a explosé.
Ouverture de plusieurs mines
Les projets d’ouverture de mine de terre rare sont nombreux, partout dans le monde et plusieurs ici au Québec. On parle de mine au Saguenay avec Iamgold, mais aussi d’usine de transformation dans la région de Bécancour, aussi en Abitibi et au Témiscamingue.
Leur utilisation
En plus d’être présents depuis longtemps dans les ordinateurs et les téléphones multifonctions, nous les retrouvons aujourd’hui dans les lampes fluo compactes, dans les lampes DEL, les lampes au laser, dans les aimants à forte puissante surtout dans les éoliennes, dans les batteries des voitures électriques, et plusieurs autres types de batterie rechargeable de nouvelle génération. Par exemple, pour produire un seul véhicule hybride, vous avez besoin entre 10 et 20 kg de terres rares.
Le danger pour la santé
En plus des coûts élevés de production et de pollution, on estime que l’extraction de terres rares et un danger pour la santé. Lors de leur extraction, plusieurs de ces métaux sont radioactifs et peuvent causer le cancer, en plus de rejeter une quantité phénoménale de gaz contenant de l’acide sulfurique et plusieurs autres gaz toxiques.
Et le recyclage?
La hausse fulgurante des prix a changé la donne. L’entreprise automobile Honda a entamé un vaste programme de recyclage des batteries de ses véhicules électriques afin de récupérer jusqu’à 80 % des terres rares qui s’y trouvent pour fabriquer de nouvelles batteries ou d’autres pièces d’auto. On commence aussi à récupérer le contenu de terres rares dans les ampoules fluo compactes usagées. Le recyclage de 4 000 tonnes d’ampoules lui permet ainsi de récupérer 17 tonnes de terres rares. Les États-Unis et le Japon concentrent eux aussi leurs efforts de recherche sur le recyclage des tonnes de déchets électriques et électroniques produits chaque année. Le Québec a aussi emboîté le pas avec son programme gouvernemental de matériel électronique. Nous sommes définitivement sur la bonne voie.